[article] La pratique de la masturbation chez les femmes : la fin d’un tabou ? [revue] / F. Kraus, Auteur . - 2017 . - p.191-198. Langues : Français in Sexologies > vol.26 n°4 (octobre décembre 2017) . - p.191-198 Mots-clés : | couple femme masturbation sexualité
| Résumé : |
Objectifs : Longtemps taboue, la pratique de la masturbation féminine tend à se banaliser sous l’effet d’un changement des représentations culturelles et des discours publics sur le sujet – par exemple dans le cinéma, la musique ou les séries TV – mais aussi d’un accès plus large des femmes à des supports d’excitation (ex : pornographie en ligne, livres érotiques) ou à des objets d’autostimulation plus adaptés aux attentes du public féminin (sex toys). Symptomatique d’une évolution des normes culturelles pesant sur la sexualité féminine, cette capacité des femmes à assumer la part purement individuelle et auto-érotique de leur sexualité met en évidence leur plus grande aisance à admettre des pratiques ne se situant pas dans le cadre socialement acceptable du couple. Malgré un net rapprochement des comportements des deux sexes en la matière, la masturbation est toutefois encore loin de devenir une composante de leur répertoire sexuel aussi ordinaire que dans celui des hommes, ni une pratique admissible facilement à leur conjoint.
Méthode : L’enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 913 femmes de 18 à 69 ans, extrait d’un échantillon de 2011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, en juin 2017. La représentativité de l’échantillon global a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, région, taille d’unité urbaine, statut marital).
Résultats : La comparaison de ces données avec celles mesurées en 2012 selon des modalités identiques montre un rapprochement sans précédent des comportements onanistes des femmes sur ceux des hommes. De même, la comparaison des activités auto-érotiques des femmes en couple avec celles des femmes célibataires révèle que l’onanisme se poursuit en couple pour nombre de femmes, comme substitut ou en parallèle des rapports sexuels conjugaux. Mais cette forme de plaisir solitaire est loin d’être assumée au sein du couple, en particulier par les femmes insatisfaites de la qualité et de la quantité de leurs rapports conjugaux.
Conclusion : Pour beaucoup de femmes en couple (45 %), la masturbation reste un sujet tabou, sans doute parce qu’elles craignent que cette pratique soit interprétée comme le signe de l’incapacité de leur partenaire à satisfaire leurs besoins. Le tabou autour de la masturbation féminine reste donc prégnant, non seulement chez les femmes qui peinent à dissocier sexualité et conjugalité mais aussi chez celles dont le couple donne des signes d’une sexualité défaillante. |
[article] in Sexologies > vol.26 n°4 (octobre décembre 2017) . - p.191-198 Titre : | La pratique de la masturbation chez les femmes : la fin d’un tabou ? | Type de document : | revue | Auteurs : | F. Kraus, Auteur | Année de publication : | 2017 | Article en page(s) : | p.191-198 | Langues : | Français | Mots-clés : | couple femme masturbation sexualité
| Résumé : |
Objectifs : Longtemps taboue, la pratique de la masturbation féminine tend à se banaliser sous l’effet d’un changement des représentations culturelles et des discours publics sur le sujet – par exemple dans le cinéma, la musique ou les séries TV – mais aussi d’un accès plus large des femmes à des supports d’excitation (ex : pornographie en ligne, livres érotiques) ou à des objets d’autostimulation plus adaptés aux attentes du public féminin (sex toys). Symptomatique d’une évolution des normes culturelles pesant sur la sexualité féminine, cette capacité des femmes à assumer la part purement individuelle et auto-érotique de leur sexualité met en évidence leur plus grande aisance à admettre des pratiques ne se situant pas dans le cadre socialement acceptable du couple. Malgré un net rapprochement des comportements des deux sexes en la matière, la masturbation est toutefois encore loin de devenir une composante de leur répertoire sexuel aussi ordinaire que dans celui des hommes, ni une pratique admissible facilement à leur conjoint.
Méthode : L’enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 913 femmes de 18 à 69 ans, extrait d’un échantillon de 2011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, en juin 2017. La représentativité de l’échantillon global a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, région, taille d’unité urbaine, statut marital).
Résultats : La comparaison de ces données avec celles mesurées en 2012 selon des modalités identiques montre un rapprochement sans précédent des comportements onanistes des femmes sur ceux des hommes. De même, la comparaison des activités auto-érotiques des femmes en couple avec celles des femmes célibataires révèle que l’onanisme se poursuit en couple pour nombre de femmes, comme substitut ou en parallèle des rapports sexuels conjugaux. Mais cette forme de plaisir solitaire est loin d’être assumée au sein du couple, en particulier par les femmes insatisfaites de la qualité et de la quantité de leurs rapports conjugaux.
Conclusion : Pour beaucoup de femmes en couple (45 %), la masturbation reste un sujet tabou, sans doute parce qu’elles craignent que cette pratique soit interprétée comme le signe de l’incapacité de leur partenaire à satisfaire leurs besoins. Le tabou autour de la masturbation féminine reste donc prégnant, non seulement chez les femmes qui peinent à dissocier sexualité et conjugalité mais aussi chez celles dont le couple donne des signes d’une sexualité défaillante. |
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