[article] Le risque suicidaire en lien avec le travail. Obstacles épistémologiques et institutionnels [revue] / P. Spoljar, Auteur . - 2024 . - p.41-47. Langues : Français in Ethique et santé > vol.21 n°1 (mars 2024) . - p.41-47 Résumé : | Les analyses factorielles du risque suicidaire présentes dans les études en santé au travail permettent d’orienter les grandes lignes des politiques publiques de prévention, mais elles restent très insuffisantes pour comprendre le phénomène du suicide. Elles peuvent également constituer un obstacle à une connaissance précise du risque suicidaire, notamment en réduisant systématiquement sa complexité par une répartition binaire entre facteurs de risques et facteurs de protection, et en produisant depuis des décennies des résultats contradictoires : les enquêtes sociologiques affirment le primat des déterminismes sociaux, les enquêtes psychiatriques constatent invariablement des causalités psychiatriques, les spécialistes du travail considèrent que tout vient de l’organisation et des conditions de travail, etc.
Ces enquêtes s’appuient sur des ensembles de facteurs de risque différents les uns des autres, tout en faisant valoir à chaque fois des validations empiriques en leur faveur. Pour rendre compte de ce paradoxe dans une perspective épistémologique, nous proposons d’être attentifs aux modalités de sélection et de définition des variables (nombre, registre, extension), à leur catégorisation, et rapidement également à l’« invisibilisation » d’autres indicateurs potentiels du risque suicidaire. |
[article] in Ethique et santé > vol.21 n°1 (mars 2024) . - p.41-47 Titre : | Le risque suicidaire en lien avec le travail. Obstacles épistémologiques et institutionnels | Type de document : | revue | Auteurs : | P. Spoljar, Auteur | Année de publication : | 2024 | Article en page(s) : | p.41-47 | Langues : | Français | Résumé : | Les analyses factorielles du risque suicidaire présentes dans les études en santé au travail permettent d’orienter les grandes lignes des politiques publiques de prévention, mais elles restent très insuffisantes pour comprendre le phénomène du suicide. Elles peuvent également constituer un obstacle à une connaissance précise du risque suicidaire, notamment en réduisant systématiquement sa complexité par une répartition binaire entre facteurs de risques et facteurs de protection, et en produisant depuis des décennies des résultats contradictoires : les enquêtes sociologiques affirment le primat des déterminismes sociaux, les enquêtes psychiatriques constatent invariablement des causalités psychiatriques, les spécialistes du travail considèrent que tout vient de l’organisation et des conditions de travail, etc.
Ces enquêtes s’appuient sur des ensembles de facteurs de risque différents les uns des autres, tout en faisant valoir à chaque fois des validations empiriques en leur faveur. Pour rendre compte de ce paradoxe dans une perspective épistémologique, nous proposons d’être attentifs aux modalités de sélection et de définition des variables (nombre, registre, extension), à leur catégorisation, et rapidement également à l’« invisibilisation » d’autres indicateurs potentiels du risque suicidaire. |
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