[article] Douleur oculaire : du fondamental à la clinique [revue] / Annabelle Réaux-Le Goazigo, Auteur ; Stéphane Melik Parsadaniantz, Auteur ; Christophe Baudoin, Auteur . - 2022 . - p.75-85. Langues : Français in Douleurs évaluation diagnostic Traitement > vol.23 n°2 (avril 2022) . - p.75-85 Résumé : | Les douleurs oculaires chroniques sont très invalidantes et difficiles à traiter. Leurs mécanismes physiopathologiques demeurent de nos jours encore peu connus. La cornée est le tissu le plus densément innervé du corps humain avec une innervation 600 et 40 fois plus importante que celle de la peau et de la pulpe dentaire, respectivement. Une lésion des terminaisons nociceptives cornéennes s’accompagne de changements morphologiques et moléculaires de ces terminaisons libres, des neurones cornéens localisés dans le ganglion trigéminal, mais également au niveau du tronc cérébral (complexe sensitif du trijumeau) participant à la transmission nociceptive cornéenne. En outre, divers modèles précliniques de nociception cornéenne ont mis en exergue des dysfonctionnements dans ces voies anatomiques, notamment une sensibilisation périphérique (hyperactivité des neurones cornéens révélées en périphérie et au niveau ganglionnaire) et centrale (plasticité synaptique, hyperactivité des neurones de second ordre du complexe sensitif du trijumeau). Les interactions neuro-immunes façonnant l’excitabilité du système nerveux périphérique et central pourraient en être la cause. Récemment, des études pharmacologiques ont permis d’identifier et de valider des cibles thérapeutiques dans différents modèles précliniques de nociception cornéenne, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques. Dans cette revue, les données issues de la recherche fondamentale sont mises en perspective avec les données issues de la recherche clinique, illustrées notamment par l’exemple de la douleur consécutive à une sécheresse oculaire, une pathologie fréquemment rencontrée en ophtalmologie. Les outils actuellement utilisés en clinique pour évaluer la douleur oculaire, l’inflammation cornéenne ainsi que les critères morphologiques couramment utilisés pour quantifier les anomalies (densité, tortuosité, névrome) des nerfs cornéens en clinique seront décrits. Les différentes options thérapeutiques du patient présentant une sécheresse oculaire douloureuse seront également abordées. En conclusion, la recherche sur la douleur oculaire s’est accélérée ces dernières années, notamment grâce à une collaboration de plus en plus étroite entre chercheurs et cliniciens. L’amélioration de nos connaissances et donc du diagnostic des douleurs oculaires chroniques permettra une stratégie antalgique adaptée au profil de chaque patient. |
[article] in Douleurs évaluation diagnostic Traitement > vol.23 n°2 (avril 2022) . - p.75-85 Titre : | Douleur oculaire : du fondamental à la clinique | Type de document : | revue | Auteurs : | Annabelle Réaux-Le Goazigo, Auteur ; Stéphane Melik Parsadaniantz, Auteur ; Christophe Baudoin, Auteur | Année de publication : | 2022 | Article en page(s) : | p.75-85 | Langues : | Français | Résumé : | Les douleurs oculaires chroniques sont très invalidantes et difficiles à traiter. Leurs mécanismes physiopathologiques demeurent de nos jours encore peu connus. La cornée est le tissu le plus densément innervé du corps humain avec une innervation 600 et 40 fois plus importante que celle de la peau et de la pulpe dentaire, respectivement. Une lésion des terminaisons nociceptives cornéennes s’accompagne de changements morphologiques et moléculaires de ces terminaisons libres, des neurones cornéens localisés dans le ganglion trigéminal, mais également au niveau du tronc cérébral (complexe sensitif du trijumeau) participant à la transmission nociceptive cornéenne. En outre, divers modèles précliniques de nociception cornéenne ont mis en exergue des dysfonctionnements dans ces voies anatomiques, notamment une sensibilisation périphérique (hyperactivité des neurones cornéens révélées en périphérie et au niveau ganglionnaire) et centrale (plasticité synaptique, hyperactivité des neurones de second ordre du complexe sensitif du trijumeau). Les interactions neuro-immunes façonnant l’excitabilité du système nerveux périphérique et central pourraient en être la cause. Récemment, des études pharmacologiques ont permis d’identifier et de valider des cibles thérapeutiques dans différents modèles précliniques de nociception cornéenne, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques. Dans cette revue, les données issues de la recherche fondamentale sont mises en perspective avec les données issues de la recherche clinique, illustrées notamment par l’exemple de la douleur consécutive à une sécheresse oculaire, une pathologie fréquemment rencontrée en ophtalmologie. Les outils actuellement utilisés en clinique pour évaluer la douleur oculaire, l’inflammation cornéenne ainsi que les critères morphologiques couramment utilisés pour quantifier les anomalies (densité, tortuosité, névrome) des nerfs cornéens en clinique seront décrits. Les différentes options thérapeutiques du patient présentant une sécheresse oculaire douloureuse seront également abordées. En conclusion, la recherche sur la douleur oculaire s’est accélérée ces dernières années, notamment grâce à une collaboration de plus en plus étroite entre chercheurs et cliniciens. L’amélioration de nos connaissances et donc du diagnostic des douleurs oculaires chroniques permettra une stratégie antalgique adaptée au profil de chaque patient. |
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