[article] Kinsey, la psychanalyse et la théorie de la sexualité [revue] / J. Escoffier, Auteur . - 2020 . - p.47-56. Langues : Français in Sexologies > vol.29 n°2 (avril juin 2020) . - p.47-56 Mots-clés : | épistémologie paradigme psychanalyse sexologie sexualité théorie
| Résumé : | Dans cet article, j’aborde des questions concernant l’épistémologie historique de la sex research et la théorie de la sexualité, et l’impact de la rupture épistémologique de Kinsey par rapport à la sexologie et à la théorie freudienne de la sexualité – ainsi que les conséquences préjudiciables tant pour la théorie freudienne que pour le programme de recherche de Kinsey. Les Rapports Kinsey ont remis en question l’ordre cognitif du domaine de la recherche sur la sexualité en général et en tant que « discipline ». Un tel état, selon Thomas Kuhn, marque souvent le début d’une révolution scientifique et conduit à un processus de reconstruction et à la formulation d’approches théoriques et empiriques radicalement nouvelles, débouchant ainsi sur un nouveau paradigme dominant. Cela n’a pas eu lieu dans le sillage des Rapports Kinsey. La réflexion psychanalytique originale sur la sexualité s’est pratiquement arrêtée et, bien que Kinsey ait été considéré comme le successeur de la « sexologie empirique » à la façon de Havelock Ellis, peu, voire aucune de ses innovations théoriques et méthodologiques (telles que le concept mesurable d’exutoire sexuel, la méthode d’interview et l’échelle de Kinsey) n’ont été adoptées par ses successeurs. Non seulement l’approche de Kinsey n’a pas réussi à remplacer la théorie freudienne par une théorie sophistiquée, mais elle n’a pas non plus réussi à établir une tradition de recherche viable ou des descriptions empiriques plus solides du comportement sexuel de l’individu. La rencontre entre le paradigme freudien et le programme de recherche de Kinsey a gravement porté préjudice aux deux parties. Aucune des deux parties n’a semblé reconnaître que l’incommensurabilité des deux approches constituait le véritable défi scientifique. |
[article] in Sexologies > vol.29 n°2 (avril juin 2020) . - p.47-56 Titre : | Kinsey, la psychanalyse et la théorie de la sexualité | Type de document : | revue | Auteurs : | J. Escoffier, Auteur | Année de publication : | 2020 | Article en page(s) : | p.47-56 | Langues : | Français | Mots-clés : | épistémologie paradigme psychanalyse sexologie sexualité théorie
| Résumé : | Dans cet article, j’aborde des questions concernant l’épistémologie historique de la sex research et la théorie de la sexualité, et l’impact de la rupture épistémologique de Kinsey par rapport à la sexologie et à la théorie freudienne de la sexualité – ainsi que les conséquences préjudiciables tant pour la théorie freudienne que pour le programme de recherche de Kinsey. Les Rapports Kinsey ont remis en question l’ordre cognitif du domaine de la recherche sur la sexualité en général et en tant que « discipline ». Un tel état, selon Thomas Kuhn, marque souvent le début d’une révolution scientifique et conduit à un processus de reconstruction et à la formulation d’approches théoriques et empiriques radicalement nouvelles, débouchant ainsi sur un nouveau paradigme dominant. Cela n’a pas eu lieu dans le sillage des Rapports Kinsey. La réflexion psychanalytique originale sur la sexualité s’est pratiquement arrêtée et, bien que Kinsey ait été considéré comme le successeur de la « sexologie empirique » à la façon de Havelock Ellis, peu, voire aucune de ses innovations théoriques et méthodologiques (telles que le concept mesurable d’exutoire sexuel, la méthode d’interview et l’échelle de Kinsey) n’ont été adoptées par ses successeurs. Non seulement l’approche de Kinsey n’a pas réussi à remplacer la théorie freudienne par une théorie sophistiquée, mais elle n’a pas non plus réussi à établir une tradition de recherche viable ou des descriptions empiriques plus solides du comportement sexuel de l’individu. La rencontre entre le paradigme freudien et le programme de recherche de Kinsey a gravement porté préjudice aux deux parties. Aucune des deux parties n’a semblé reconnaître que l’incommensurabilité des deux approches constituait le véritable défi scientifique. |
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