[article] Conduite à tenir devant un enfant fébrile au retour de voyage [revue] / P. Minodier, Auteur ; P. Imbert, Auteur . - 2020 . - p.118-145. Langues : Français in journal de pédiatrie et de puériculture > vol.33 n°3 (juin 2020) . - p.118-145 Mots-clés : | chikungunya DENGUE enfant paludisme THYPHOIDE Zika
| Résumé : | Les pathologies le plus fréquentes au retour de voyage à l’étranger sont les infections gastro-intestinales, les maladies fébriles et les problèmes dermatologiques. L’évaluation d’un enfant fébrile de retour de voyage est clinique : vérification des antécédents et des vaccinations, recherche d’autres cas au contact, signes fonctionnels et physiques, caractéristiques du voyage. Un bilan paraclinique de débrouillage complète souvent l’évaluation pour une orientation syndromique. Si les causes de fièvre sont surtout cosmopolites, la gravité des pathologies exotiques doit les faire rechercher en priorité. Le paludisme doit être évoqué devant toute fièvre en provenance d’Afrique subsaharienne. Le diagnostic repose sur l’association d’un frottis sanguin et d’un test sensible (goutte épaisse, polymerase chain reaction [PCR]) ou d’un test de diagnostic rapide (pour Plasmodium [P]. falciparum). Les critères clinicobiologiques de gravité sont essentiels pour orienter et traiter le patient. En cas d’accès non compliqué à P. falciparum, le traitement repose sur une thérapie combinée à base d’artémisinine (ACT), artéméther-luméfantrine ou arténimol-pipéraquine. Les accès graves sont traités par l’artésunate intraveineux, puis un ACT oral. Dengue, chikungunya et infection à virus Zika ont des caractéristiques cliniques communes (association fièvre-éruption-arthralgies, traitement symptomatique). En cas de dengue, il faut surveiller l’apparition de signes d’alerte qui pourraient faire craindre une évolution péjorative. Le chikungunya est grave en cas de transmission per partum, avec un risque d’encéphalite néonatale. Chez l’enfant, le Zika est a- ou peu symptomatique. Mais en cas d’infection pendant une grossesse, le risque est celui d’une embryofœtopathie. Le diagnostic de ces arboviroses repose sur la PCR à la phase aiguë et la sérologie secondairement. La symptomatologie de la typhoïde est peu spécifique, justifiant la pratique d’hémocultures systématiques devant une fièvre du retour. Son traitement repose sur les céphalosporines de troisième génération ou la ciprofloxacine, mais les résistances augmentent. Au total, la diversité des étiologies d’une fièvre de retour et la gravité potentielle des infections importées imposent une réflexion sur le parcours de soins de ces patients, en particulier vis-à-vis du risque de fièvre hémorragique. |
[article] in journal de pédiatrie et de puériculture > vol.33 n°3 (juin 2020) . - p.118-145 Titre : | Conduite à tenir devant un enfant fébrile au retour de voyage | Type de document : | revue | Auteurs : | P. Minodier, Auteur ; P. Imbert, Auteur | Année de publication : | 2020 | Article en page(s) : | p.118-145 | Langues : | Français | Mots-clés : | chikungunya DENGUE enfant paludisme THYPHOIDE Zika
| Résumé : | Les pathologies le plus fréquentes au retour de voyage à l’étranger sont les infections gastro-intestinales, les maladies fébriles et les problèmes dermatologiques. L’évaluation d’un enfant fébrile de retour de voyage est clinique : vérification des antécédents et des vaccinations, recherche d’autres cas au contact, signes fonctionnels et physiques, caractéristiques du voyage. Un bilan paraclinique de débrouillage complète souvent l’évaluation pour une orientation syndromique. Si les causes de fièvre sont surtout cosmopolites, la gravité des pathologies exotiques doit les faire rechercher en priorité. Le paludisme doit être évoqué devant toute fièvre en provenance d’Afrique subsaharienne. Le diagnostic repose sur l’association d’un frottis sanguin et d’un test sensible (goutte épaisse, polymerase chain reaction [PCR]) ou d’un test de diagnostic rapide (pour Plasmodium [P]. falciparum). Les critères clinicobiologiques de gravité sont essentiels pour orienter et traiter le patient. En cas d’accès non compliqué à P. falciparum, le traitement repose sur une thérapie combinée à base d’artémisinine (ACT), artéméther-luméfantrine ou arténimol-pipéraquine. Les accès graves sont traités par l’artésunate intraveineux, puis un ACT oral. Dengue, chikungunya et infection à virus Zika ont des caractéristiques cliniques communes (association fièvre-éruption-arthralgies, traitement symptomatique). En cas de dengue, il faut surveiller l’apparition de signes d’alerte qui pourraient faire craindre une évolution péjorative. Le chikungunya est grave en cas de transmission per partum, avec un risque d’encéphalite néonatale. Chez l’enfant, le Zika est a- ou peu symptomatique. Mais en cas d’infection pendant une grossesse, le risque est celui d’une embryofœtopathie. Le diagnostic de ces arboviroses repose sur la PCR à la phase aiguë et la sérologie secondairement. La symptomatologie de la typhoïde est peu spécifique, justifiant la pratique d’hémocultures systématiques devant une fièvre du retour. Son traitement repose sur les céphalosporines de troisième génération ou la ciprofloxacine, mais les résistances augmentent. Au total, la diversité des étiologies d’une fièvre de retour et la gravité potentielle des infections importées imposent une réflexion sur le parcours de soins de ces patients, en particulier vis-à-vis du risque de fièvre hémorragique. |
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