[article] La distanciation du chirurgien : couvrez ce malade que je ne saurai voir ! [revue] / Amandine Klipfel, Auteur . - 2018 . - p.252-256. Langues : Français in Ethique et santé > vol.15 n°4 (décembre 2018) . - p.252-256 Mots-clés : | chirurgien distanciation éthique relation soignant soigné
| Résumé : | Le chirurgien occupe une place ambivalente à l’égard de son patient. Transgressant l’intégrité corporelle du malade, l’acte chirurgical franchit la barrière cutanée pour pénétrer à l’intérieur du corps et en modifier la disposition anatomique. Pour se préserver de la violente réalité de son geste, le chirurgien met en place un dispositif lui permettant de se mettre à distance de son malade afin de pouvoir déployer son geste technique. Si la disposition de champs opératoires stériles répond aux règles d’asepsie de rigueur, elle permet également de couvrir la totalité du corps du patient qui n’apparaît alors plus qu’au travers d’un carré de peau. Les champs ainsi disposés dessinent un cadre qui, par sa fonction transitionnelle, permet de faire basculer le chirurgien vers un espace confiné et bien délimité occupé par le dedans du corps. Assez éloigné de son malade, le chirurgien peut alors déployer un procédé opératoire où règnent la technique et la compétence. Le risque que fait courir ce dispositif est de perdre de vue le malade et de focaliser la conscience du chirurgien sur le seul aspect technique de son métier. Si le temps opératoire nécessite une mise à distance maximale de l’opéré par rapport à l’opérateur, le temps clinique semble nécessiter une proximité qui autorise un échange et fonde une rencontre proprement humaine. Il semble dès lors nécessaire de développer une éthique de la distanciation qui questionne sans cesse le positionnement du chirurgien à l’égard de son malade afin de tendre à adopter la distance la plus juste possible. |
[article] in Ethique et santé > vol.15 n°4 (décembre 2018) . - p.252-256 Titre : | La distanciation du chirurgien : couvrez ce malade que je ne saurai voir ! | Type de document : | revue | Auteurs : | Amandine Klipfel, Auteur | Année de publication : | 2018 | Article en page(s) : | p.252-256 | Langues : | Français | Mots-clés : | chirurgien distanciation éthique relation soignant soigné
| Résumé : | Le chirurgien occupe une place ambivalente à l’égard de son patient. Transgressant l’intégrité corporelle du malade, l’acte chirurgical franchit la barrière cutanée pour pénétrer à l’intérieur du corps et en modifier la disposition anatomique. Pour se préserver de la violente réalité de son geste, le chirurgien met en place un dispositif lui permettant de se mettre à distance de son malade afin de pouvoir déployer son geste technique. Si la disposition de champs opératoires stériles répond aux règles d’asepsie de rigueur, elle permet également de couvrir la totalité du corps du patient qui n’apparaît alors plus qu’au travers d’un carré de peau. Les champs ainsi disposés dessinent un cadre qui, par sa fonction transitionnelle, permet de faire basculer le chirurgien vers un espace confiné et bien délimité occupé par le dedans du corps. Assez éloigné de son malade, le chirurgien peut alors déployer un procédé opératoire où règnent la technique et la compétence. Le risque que fait courir ce dispositif est de perdre de vue le malade et de focaliser la conscience du chirurgien sur le seul aspect technique de son métier. Si le temps opératoire nécessite une mise à distance maximale de l’opéré par rapport à l’opérateur, le temps clinique semble nécessiter une proximité qui autorise un échange et fonde une rencontre proprement humaine. Il semble dès lors nécessaire de développer une éthique de la distanciation qui questionne sans cesse le positionnement du chirurgien à l’égard de son malade afin de tendre à adopter la distance la plus juste possible. |
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