[article] Dans la douleur rebelle du cancer : la méthadone bien sûre ? Bien sûr ! [revue] / Philippe Poulain, Auteur ; Erwan Treillet, Auteur . - 2017 . - p.188-189. Langues : Français in Douleurs évaluation diagnostic Traitement > vol.18 n°4 (septembre 2017) . - p.188-189 Mots-clés : | douleur cancéreuse effet secondaire méthadone opioïde surdosage
| Résumé : | Introduction : L’utilisation de la méthadone à travers le monde ne se limite plus au sevrage des patients héroïnomanes. Elle fait partie de l’arsenal thérapeutique pour les douleurs dues au cancer dans de nombreux pays et y détient une place de choix. L’année dernière, l’étude EQUIMETH2 menée par des investigateurs français s’est attachée à démontrer l’efficacité de ce traitement pour les patients douloureux atteints de cancer et ce quelle que soit la méthode d’instauration du traitement (analgésie contrôlée par le patient ou prises régulières). Parmi les inquiétudes du prescripteur, il y a surtout la sécurité d’emploi et la tolérance des patients (effets secondaires). Nous nous sommes donc efforcés d’explorer ces deux points au travers de l’analyse de cas des patients inclus dans cette étude.
Méthodologie : Description de la population en lien avec l’étude EQUIMETH2. Étude de la survenue des effets indésirables (EI) et des effets indésirables graves (EIG) (avec survenue éventuelle de surdosage) et aussi de l’analyse des décès et des liens éventuels avec la prise de méthadone.
Résultats : Tous les patients (146) sont atteints de cancer et 99,3 % ont une évolution locale et/ou à distance. Ces patients ne répondaient pas à plusieurs changements d’opioïdes consécutifs. Quatre-vingt-quatre pour cent (121) ont eu au moins un EI relié à la prise de méthadone. Les EI les plus fréquents (plus de 5 % des patients) sont neurologiques (59,7 %), gastro-intestinaux (38 %), psychiatriques (29,2 %), cutanés (hypersudation) (15,3 %). Seuls 26 patients (18,8 %) décrivent cet EI comme sévère et moins de 10 % de ces EI (pour 14 patients) conduisent à l’arrêt de la méthadone. Cinquante-six EIG (42 patients) sont en lien avec la prise de méthadone, pour 18 % (15 patients) le lien est « certain », pour 21 % (17 patients) il est « probable », et pour 17 % (12 patients) « possible ». Quatre-vingt-quatre pour cent des EIG (47) sont totalement résolutifs. Dans 51,7 % (29) des cas, le traitement n’a pas été interrompu. Deux décès en lien avec la méthadone sont survenus : une patiente qui, suite à un surdosage reversé par la naloxone, a eu une pneumopathie d’inhalation qui a conduit à la décompensation d’un état respiratoire au préalable fragile ; une autre a fait un arrêt cardiorespiratoire en lien probable avec la méthadone, arrêt survenu brutalement sans alerte préalable clinique ou électrocardiographique. Seize cas de surdosage opioïde ont pu être rattachés à la prise de méthadone (11 %) dont seulement 8 de manière « certaine » (5,5 %). La naloxone a été utilisée 9 fois (56,25 %), et la récupération est totale dans 87,5 % des cas. L’intervalle QT varie de manière infime (+1,8 %).
Conclusion : La méthadone s’est révélée sûre d’utilisation sur une population pourtant fragile. Comme tous les opioïdes, elle présente un risque de surdosage, facilement réversible par la naloxone. Aucun problème d’élargissement de l’espace QT n’a été mis en évidence. Ceci corrobore les nombreuses données internationales faisant état de la sûreté de ce traitement si un ensemble de règles sont respectées pour toute utilisation. |
[article] in Douleurs évaluation diagnostic Traitement > vol.18 n°4 (septembre 2017) . - p.188-189 Titre : | Dans la douleur rebelle du cancer : la méthadone bien sûre ? Bien sûr ! | Type de document : | revue | Auteurs : | Philippe Poulain, Auteur ; Erwan Treillet, Auteur | Année de publication : | 2017 | Article en page(s) : | p.188-189 | Langues : | Français | Mots-clés : | douleur cancéreuse effet secondaire méthadone opioïde surdosage
| Résumé : | Introduction : L’utilisation de la méthadone à travers le monde ne se limite plus au sevrage des patients héroïnomanes. Elle fait partie de l’arsenal thérapeutique pour les douleurs dues au cancer dans de nombreux pays et y détient une place de choix. L’année dernière, l’étude EQUIMETH2 menée par des investigateurs français s’est attachée à démontrer l’efficacité de ce traitement pour les patients douloureux atteints de cancer et ce quelle que soit la méthode d’instauration du traitement (analgésie contrôlée par le patient ou prises régulières). Parmi les inquiétudes du prescripteur, il y a surtout la sécurité d’emploi et la tolérance des patients (effets secondaires). Nous nous sommes donc efforcés d’explorer ces deux points au travers de l’analyse de cas des patients inclus dans cette étude.
Méthodologie : Description de la population en lien avec l’étude EQUIMETH2. Étude de la survenue des effets indésirables (EI) et des effets indésirables graves (EIG) (avec survenue éventuelle de surdosage) et aussi de l’analyse des décès et des liens éventuels avec la prise de méthadone.
Résultats : Tous les patients (146) sont atteints de cancer et 99,3 % ont une évolution locale et/ou à distance. Ces patients ne répondaient pas à plusieurs changements d’opioïdes consécutifs. Quatre-vingt-quatre pour cent (121) ont eu au moins un EI relié à la prise de méthadone. Les EI les plus fréquents (plus de 5 % des patients) sont neurologiques (59,7 %), gastro-intestinaux (38 %), psychiatriques (29,2 %), cutanés (hypersudation) (15,3 %). Seuls 26 patients (18,8 %) décrivent cet EI comme sévère et moins de 10 % de ces EI (pour 14 patients) conduisent à l’arrêt de la méthadone. Cinquante-six EIG (42 patients) sont en lien avec la prise de méthadone, pour 18 % (15 patients) le lien est « certain », pour 21 % (17 patients) il est « probable », et pour 17 % (12 patients) « possible ». Quatre-vingt-quatre pour cent des EIG (47) sont totalement résolutifs. Dans 51,7 % (29) des cas, le traitement n’a pas été interrompu. Deux décès en lien avec la méthadone sont survenus : une patiente qui, suite à un surdosage reversé par la naloxone, a eu une pneumopathie d’inhalation qui a conduit à la décompensation d’un état respiratoire au préalable fragile ; une autre a fait un arrêt cardiorespiratoire en lien probable avec la méthadone, arrêt survenu brutalement sans alerte préalable clinique ou électrocardiographique. Seize cas de surdosage opioïde ont pu être rattachés à la prise de méthadone (11 %) dont seulement 8 de manière « certaine » (5,5 %). La naloxone a été utilisée 9 fois (56,25 %), et la récupération est totale dans 87,5 % des cas. L’intervalle QT varie de manière infime (+1,8 %).
Conclusion : La méthadone s’est révélée sûre d’utilisation sur une population pourtant fragile. Comme tous les opioïdes, elle présente un risque de surdosage, facilement réversible par la naloxone. Aucun problème d’élargissement de l’espace QT n’a été mis en évidence. Ceci corrobore les nombreuses données internationales faisant état de la sûreté de ce traitement si un ensemble de règles sont respectées pour toute utilisation. |
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