[article] Monitorage de la profondeur d’anesthésie en pédiatrie [revue] / Isabelle Constant, Auteur . - 2017 . - p.70-83. Langues : Français in Anesthésie & réanimation > vol.3 n°1 (janvier 2017) . - p.70-83 Mots-clés : | anesthésie EEG électroencéphalographie enfant monitorage nociception pédiatrie pupillométrie
| Résumé : | La finalité du monitorage de la profondeur d’anesthésie est de diminuer la morbidité anesthésique à la fois en termes de surdosage (toxicité potentielle pour les hypnotiques et hyperalgésie induite pour les opioïdes) et de sous-dosage (mouvement, laryngospasme, mémorisation explicite et implicite, stress nociceptif).
Les discussions récentes autour d’éventuels effets délétères des anesthésiques généraux sur le développement neuronal du jeune enfant suggèrent que l’administration de ces agents doit se faire de façon rationnelle et objectivée par un monitorage des effets de chaque produit.
Les hypnotiques gabaergiques induisent des modifications caractéristiques et doses-dépendantes du tracé EEG, à type de ralentissement et de synchronisation des oscillations constitutives.
Les moniteurs dérivés du signal EEG fournissent un ou plusieurs chiffres issus d’un calcul automatisé sur l’EEG. Les algorithmes de calculs quantifient le ralentissement et la régularisation du signal, qui sont considérés comme des signes d’endormissement.
Ces moniteurs ne sont donc pas ou peu sensibles aux produits anesthésiques qui n’induisent pas ou peu de ralentissement EEG (kétamine, protoxyde d’azote, morphiniques…).
Ces moniteurs renseignent sur les effets corticaux des produits anesthésiques, mais les effets sous-corticaux (mémorisation implicite et nociception) sont peu évalués.
Le monitorage peropératoire de la nociception repose essentiellement jusqu’à maintenant sur la quantification de la réponse autonome au stress nociceptif.
Cette réponse autonome peut être évaluée par la mesure de l’activité sympathique périphérique par l’intermédiaire des variations de conductance cutanée, ou encore par l’intermédiaire des modifications de l’intervalle RR et de l’amplitude l’onde de pouls.
L’analyse de la variabilité de fréquence cardiaque (FC) permet également une évaluation non invasive de l’activité autonome à destinée cardiaque. La quantification automatisée des oscillations respiratoires de FC, reflet de l’activité vagale cardiaque, pourrait permettre d’évaluer la balance nociception/analgésie sous anesthésie.
La pupillométrie permet de quantifier le réflexe de dilatation pupillaire à la douleur qui persiste sous anesthésie, et est inhibé de façon dose-dépendante par les morphiniques. L’amplitude de ce réflexe semble proportionnelle à l’intensité du stimulus nociceptif. |
[article] in Anesthésie & réanimation > vol.3 n°1 (janvier 2017) . - p.70-83 Titre : | Monitorage de la profondeur d’anesthésie en pédiatrie | Type de document : | revue | Auteurs : | Isabelle Constant, Auteur | Année de publication : | 2017 | Article en page(s) : | p.70-83 | Langues : | Français | Mots-clés : | anesthésie EEG électroencéphalographie enfant monitorage nociception pédiatrie pupillométrie
| Résumé : | La finalité du monitorage de la profondeur d’anesthésie est de diminuer la morbidité anesthésique à la fois en termes de surdosage (toxicité potentielle pour les hypnotiques et hyperalgésie induite pour les opioïdes) et de sous-dosage (mouvement, laryngospasme, mémorisation explicite et implicite, stress nociceptif).
Les discussions récentes autour d’éventuels effets délétères des anesthésiques généraux sur le développement neuronal du jeune enfant suggèrent que l’administration de ces agents doit se faire de façon rationnelle et objectivée par un monitorage des effets de chaque produit.
Les hypnotiques gabaergiques induisent des modifications caractéristiques et doses-dépendantes du tracé EEG, à type de ralentissement et de synchronisation des oscillations constitutives.
Les moniteurs dérivés du signal EEG fournissent un ou plusieurs chiffres issus d’un calcul automatisé sur l’EEG. Les algorithmes de calculs quantifient le ralentissement et la régularisation du signal, qui sont considérés comme des signes d’endormissement.
Ces moniteurs ne sont donc pas ou peu sensibles aux produits anesthésiques qui n’induisent pas ou peu de ralentissement EEG (kétamine, protoxyde d’azote, morphiniques…).
Ces moniteurs renseignent sur les effets corticaux des produits anesthésiques, mais les effets sous-corticaux (mémorisation implicite et nociception) sont peu évalués.
Le monitorage peropératoire de la nociception repose essentiellement jusqu’à maintenant sur la quantification de la réponse autonome au stress nociceptif.
Cette réponse autonome peut être évaluée par la mesure de l’activité sympathique périphérique par l’intermédiaire des variations de conductance cutanée, ou encore par l’intermédiaire des modifications de l’intervalle RR et de l’amplitude l’onde de pouls.
L’analyse de la variabilité de fréquence cardiaque (FC) permet également une évaluation non invasive de l’activité autonome à destinée cardiaque. La quantification automatisée des oscillations respiratoires de FC, reflet de l’activité vagale cardiaque, pourrait permettre d’évaluer la balance nociception/analgésie sous anesthésie.
La pupillométrie permet de quantifier le réflexe de dilatation pupillaire à la douleur qui persiste sous anesthésie, et est inhibé de façon dose-dépendante par les morphiniques. L’amplitude de ce réflexe semble proportionnelle à l’intensité du stimulus nociceptif. |
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