[article] Loi du 2 février 2016 : une évolution technicienne et individualiste du système de santé [revue] / Jérôme Sainton, Auteur . - 2017 . - p.88-93. Langues : Français in Médecine palliative > vol.16 n°2 (avril 2017) . - p.88-93 Mots-clés : | autonomie éthique relation soignant soigné sédation technique
| Résumé : | La loi du 2 février 2016 « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » a été établie avec deux objectifs principaux : l’accès à une sédation profonde et continue jusqu’au décès en phase terminale, et le caractère contraignant des directives anticipées. Si elle n’apporte rien de neuf en termes de possibilités thérapeutiques, elle modifie en revanche leur mise en œuvre, en imposant aux équipes de soins, dans certaines circonstances, à la fois un protocole et la volonté du patient. Dans cet article, nous faisons d’abord trois observations. Premièrement, ce dispositif modifie la nature de la sédation, qui passe d’une thérapeutique jusque-là considérée comme un pis-aller en cas de symptômes réfractaires, à un protocole de « déconnexion » de fin de vie. Deuxièmement, en prévoyant dans certains cas que la volonté du patient dirige la prescription du médecin, il organise l’instrumentalisation des soignants et court-circuite la relation soignant–soigné. Troisièmement et en conséquence, ce dispositif, qui fait de l’arrêt des traitements sous sédation son paradigme, ouvre le risque de l’euthanasie par omission de traitements proportionnés. Nous nous interrogeons ensuite sur le sens de ces déplacements et sur le rôle de la médecine auquel pourrait tendre le dispositif du 2 février 2016. Le risque majeur de ce dernier n’est-il pas d’étendre, sous couvert d’une conception très particulière de l’autonomie, le paradigme technicien et individualiste du système de santé ? |
[article] in Médecine palliative > vol.16 n°2 (avril 2017) . - p.88-93 Titre : | Loi du 2 février 2016 : une évolution technicienne et individualiste du système de santé | Type de document : | revue | Auteurs : | Jérôme Sainton, Auteur | Année de publication : | 2017 | Article en page(s) : | p.88-93 | Langues : | Français | Mots-clés : | autonomie éthique relation soignant soigné sédation technique
| Résumé : | La loi du 2 février 2016 « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » a été établie avec deux objectifs principaux : l’accès à une sédation profonde et continue jusqu’au décès en phase terminale, et le caractère contraignant des directives anticipées. Si elle n’apporte rien de neuf en termes de possibilités thérapeutiques, elle modifie en revanche leur mise en œuvre, en imposant aux équipes de soins, dans certaines circonstances, à la fois un protocole et la volonté du patient. Dans cet article, nous faisons d’abord trois observations. Premièrement, ce dispositif modifie la nature de la sédation, qui passe d’une thérapeutique jusque-là considérée comme un pis-aller en cas de symptômes réfractaires, à un protocole de « déconnexion » de fin de vie. Deuxièmement, en prévoyant dans certains cas que la volonté du patient dirige la prescription du médecin, il organise l’instrumentalisation des soignants et court-circuite la relation soignant–soigné. Troisièmement et en conséquence, ce dispositif, qui fait de l’arrêt des traitements sous sédation son paradigme, ouvre le risque de l’euthanasie par omission de traitements proportionnés. Nous nous interrogeons ensuite sur le sens de ces déplacements et sur le rôle de la médecine auquel pourrait tendre le dispositif du 2 février 2016. Le risque majeur de ce dernier n’est-il pas d’étendre, sous couvert d’une conception très particulière de l’autonomie, le paradigme technicien et individualiste du système de santé ? |
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