[article] Habitudes masturbatoires et dysfonctions sexuelles masculines [revue] / Robert Porto, Auteur . - 2016 . - p.160-165. Langues : Français in Sexologies > vol.25 n°4 (novembre 2016) . - p.160-165 Mots-clés : | addiction addiction sexuelle dysfonction érectile habitude masturbation pornographie
| Résumé : | Introduction : Après une longue période de relative tolérance, la masturbation a été diabolisée et réprimée aux XVIIIe et XIXe siècles, avant d’être réhabilitée au XXe siècle, puis banalisée et même valorisée depuis quelques décennies par suite de la libération des mœurs, de l’avènement de la sexologie scientifique et de l’essor des médias et d’Internet. Inoffensive et même utile dans sa forme ordinaire largement pratiquée, la masturbation sous sa forme excessive et prééminente, généralement associée de nos jours à la dépendance pornographique, est trop souvent oubliée dans l’évaluation clinique des dysfonctions sexuelles qu’elle peut induire.
Objet : Le but de cet article est de mettre en lumière le rôle des pratiques masturbatoires idiosynchratiques dans la genèse de deux dysfonctions sexuelles masculines, la dysfonction érectile (DE) et l’anéjaculation coïtale (AC), et d’inciter les professionnels à pratiquer une évaluation des habitudes masturbatoires dans l’entretien sexologique.
Méthodologie : À partir des très rares publications sur le sujet et de son expérience clinique rassemblant 35 cas, l’auteur décrit le mécanisme de ce conditionnement et propose des mesures thérapeutiques.
Résultats : Les premiers résultats de la prise en charge de ces patients, par déconditionnement de leurs habitudes masturbatoires et de leur addiction à la pornographie généralement associée, sont encourageants et incitent à poursuivre dans cette direction. La réduction des symptômes a été obtenue chez 19 patients sur 35. Les dysfonctions ont régressé et ils ont pu avoir une activité sexuelle satisfaisante. Ces patients sont toujours suivis de manière espacée ou bien ont été incités à revenir en cas de récidive du trouble. Ces résultats sont un signal d’efficacité potentielle et doivent être confirmés par d’autres études cliniques contrôlées.
Discussion : Les patients de notre échantillon ne consultaient pas pour addiction masturbatoire mais pour DE ou AC. L’addiction à la masturbation et son style idiosyncratique ne sont jamais signalés spontanément. Pour les premiers cas, devant l’absence d’autres facteurs causaux significatifs, nous les avons découverts lors d’un nouvel interrogatoire plus approfondi. C’est ce qui nous a incité, pour les cas suivants, à rechercher ces habitudes masturbatoires dès l’évaluation initiale.
Conclusion : La masturbation addictive, souvent accompagnée de dépendance à la cyber-pornographie, s’avère jouer un rôle étiologique dans certains cas de dysfonction érectile ou d’anéjaculation coïtale. L’identification de ces habitudes doit être systématique et ne plus être un diagnostic d’élimination afin que leur déconditionnement fasse partie intégrante de la prise en charge de ces dysfonctions. |
[article] in Sexologies > vol.25 n°4 (novembre 2016) . - p.160-165 Titre : | Habitudes masturbatoires et dysfonctions sexuelles masculines | Type de document : | revue | Auteurs : | Robert Porto, Auteur | Année de publication : | 2016 | Article en page(s) : | p.160-165 | Langues : | Français | Mots-clés : | addiction addiction sexuelle dysfonction érectile habitude masturbation pornographie
| Résumé : | Introduction : Après une longue période de relative tolérance, la masturbation a été diabolisée et réprimée aux XVIIIe et XIXe siècles, avant d’être réhabilitée au XXe siècle, puis banalisée et même valorisée depuis quelques décennies par suite de la libération des mœurs, de l’avènement de la sexologie scientifique et de l’essor des médias et d’Internet. Inoffensive et même utile dans sa forme ordinaire largement pratiquée, la masturbation sous sa forme excessive et prééminente, généralement associée de nos jours à la dépendance pornographique, est trop souvent oubliée dans l’évaluation clinique des dysfonctions sexuelles qu’elle peut induire.
Objet : Le but de cet article est de mettre en lumière le rôle des pratiques masturbatoires idiosynchratiques dans la genèse de deux dysfonctions sexuelles masculines, la dysfonction érectile (DE) et l’anéjaculation coïtale (AC), et d’inciter les professionnels à pratiquer une évaluation des habitudes masturbatoires dans l’entretien sexologique.
Méthodologie : À partir des très rares publications sur le sujet et de son expérience clinique rassemblant 35 cas, l’auteur décrit le mécanisme de ce conditionnement et propose des mesures thérapeutiques.
Résultats : Les premiers résultats de la prise en charge de ces patients, par déconditionnement de leurs habitudes masturbatoires et de leur addiction à la pornographie généralement associée, sont encourageants et incitent à poursuivre dans cette direction. La réduction des symptômes a été obtenue chez 19 patients sur 35. Les dysfonctions ont régressé et ils ont pu avoir une activité sexuelle satisfaisante. Ces patients sont toujours suivis de manière espacée ou bien ont été incités à revenir en cas de récidive du trouble. Ces résultats sont un signal d’efficacité potentielle et doivent être confirmés par d’autres études cliniques contrôlées.
Discussion : Les patients de notre échantillon ne consultaient pas pour addiction masturbatoire mais pour DE ou AC. L’addiction à la masturbation et son style idiosyncratique ne sont jamais signalés spontanément. Pour les premiers cas, devant l’absence d’autres facteurs causaux significatifs, nous les avons découverts lors d’un nouvel interrogatoire plus approfondi. C’est ce qui nous a incité, pour les cas suivants, à rechercher ces habitudes masturbatoires dès l’évaluation initiale.
Conclusion : La masturbation addictive, souvent accompagnée de dépendance à la cyber-pornographie, s’avère jouer un rôle étiologique dans certains cas de dysfonction érectile ou d’anéjaculation coïtale. L’identification de ces habitudes doit être systématique et ne plus être un diagnostic d’élimination afin que leur déconditionnement fasse partie intégrante de la prise en charge de ces dysfonctions. |
|