Traité d'addictologie [ouvrage] / Michel Reynaud (1950-....), Directeur de publication, rédacteur en chef . - Paris : Flammarion médecine-sciences, DL 2006 . - 800 pages ; 22,5 cm × 28,5 cm × 4,0 cm. - ( Traités, ISSN 2105-2719) . ISBN : 978-2-257-12004-5 : 115 € Notes bibliographiques Index Langues : Français Index. décimale : | PSY PSYCHIATRIE | Note de contenu : |
L'addictologie, dont l'objet est l'étude des aspects théoriques cliniques et thérapeutiques des pathologies addictives, est une discipline neuve qui cherche encore son identité.
L'addiction, comme l'on sait, est une conduite humaine complexe, dont les approches sont au carrefour de nombreuses disciplines, sciences humaines, biologie, clinique médicale et psychiatrique notamment. Il est d'usage, pour définir l'addiction, de se référer aux travaux d'un psychiatre nord-américain, Aviel Goodman, qui en décrit deux aspects essentiels : l'appétence spécifique pour une substance psychoactive ou un comportement à visée psychostimulante et hédonique, avec « perte du contrôle » de la capacité d'une modulation en fonction des circonstances, de la culture, des habitudes du milieu ; la poursuite de ce comportement malgré ses conséquences délétères sur la santé physique, psychique ou sur l'adaptation sociale.
La rédaction d'un Traité d'addictologie est un projet ambitieux mais aujourd'hui nécessaire. Le développement des conduites addictives constitue, en effet, un grave problème de santé publique, dans nos sociétés marquées par l'effacement des idéaux et des valeurs partagées, la diversité culturelle, l'individualisme, la généralisation du recours à ces médiateurs du plaisir et de la relation aux autres que sont l'alcool, les drogues, mais aussi le jeu d'argent, la nourriture ou la sexualité. Le nombre des questions à traiter, la multiplicité des données, la diversité des approches et des dispositifs de soins justifient pleinement l'ampleur du traité.
Quelle est la validité, quel est l'intérêt de la notion d'addiction, et quelles en sont aussi les limites ? Cette problématique générale est l'objet d'une partie essentielle de ce traité. Le terme d'addiction, chacun le sait, est ancien, vieux terme juridique français signifiant la « contrainte par corps ». Son retour en force, depuis les années 1980, s'est fait sous l'impulsion de la psychiatrie anglo-saxonne jusqu'à ce qu'il s'impose en France, délimitant une discipline, l'addictologie, progressivement dégagée des champs épistémologiques de la psychopathologie, de la médecine, de la neurobiologie et des sciences humaines comme l'anthropologie et la sociologie.
Dès 1978, Griffith Edwards, à la tête d'un groupe d'experts de l'OMS, distinguait, à propos des consommations pathologiques d'alcool, les incapacités liées à cette consommation du syndrome de dépendance dont il proposait une clinique psychologique et comportementale affinée. Cette distinction allait faire école : les classifications de portée internationale, et notamment le DSM-III en 1980, décriront, à partir des travaux d'Edwards, un syndrome de dépendance, dont les critères cliniques seront communs à l'ensemble des dépendances aux substances psychoactives. Il n'en fallait pas plus pour que l'idée d'une unicité des addictions soit lancée. |
Titre : | Traité d'addictologie | Type de document : | ouvrage | Auteurs : | Michel Reynaud (1950-....), Directeur de publication, rédacteur en chef | Editeur : | Paris : Flammarion médecine-sciences | Année de publication : | DL 2006 | Collection : | Traités, ISSN 2105-2719 | Importance : | 800 pages | Format : | 22,5 cm × 28,5 cm × 4,0 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-257-12004-5 | Prix : | 115 € | Note générale : | Notes bibliographiques Index | Langues : | Français | Index. décimale : | PSY PSYCHIATRIE | Note de contenu : |
L'addictologie, dont l'objet est l'étude des aspects théoriques cliniques et thérapeutiques des pathologies addictives, est une discipline neuve qui cherche encore son identité.
L'addiction, comme l'on sait, est une conduite humaine complexe, dont les approches sont au carrefour de nombreuses disciplines, sciences humaines, biologie, clinique médicale et psychiatrique notamment. Il est d'usage, pour définir l'addiction, de se référer aux travaux d'un psychiatre nord-américain, Aviel Goodman, qui en décrit deux aspects essentiels : l'appétence spécifique pour une substance psychoactive ou un comportement à visée psychostimulante et hédonique, avec « perte du contrôle » de la capacité d'une modulation en fonction des circonstances, de la culture, des habitudes du milieu ; la poursuite de ce comportement malgré ses conséquences délétères sur la santé physique, psychique ou sur l'adaptation sociale.
La rédaction d'un Traité d'addictologie est un projet ambitieux mais aujourd'hui nécessaire. Le développement des conduites addictives constitue, en effet, un grave problème de santé publique, dans nos sociétés marquées par l'effacement des idéaux et des valeurs partagées, la diversité culturelle, l'individualisme, la généralisation du recours à ces médiateurs du plaisir et de la relation aux autres que sont l'alcool, les drogues, mais aussi le jeu d'argent, la nourriture ou la sexualité. Le nombre des questions à traiter, la multiplicité des données, la diversité des approches et des dispositifs de soins justifient pleinement l'ampleur du traité.
Quelle est la validité, quel est l'intérêt de la notion d'addiction, et quelles en sont aussi les limites ? Cette problématique générale est l'objet d'une partie essentielle de ce traité. Le terme d'addiction, chacun le sait, est ancien, vieux terme juridique français signifiant la « contrainte par corps ». Son retour en force, depuis les années 1980, s'est fait sous l'impulsion de la psychiatrie anglo-saxonne jusqu'à ce qu'il s'impose en France, délimitant une discipline, l'addictologie, progressivement dégagée des champs épistémologiques de la psychopathologie, de la médecine, de la neurobiologie et des sciences humaines comme l'anthropologie et la sociologie.
Dès 1978, Griffith Edwards, à la tête d'un groupe d'experts de l'OMS, distinguait, à propos des consommations pathologiques d'alcool, les incapacités liées à cette consommation du syndrome de dépendance dont il proposait une clinique psychologique et comportementale affinée. Cette distinction allait faire école : les classifications de portée internationale, et notamment le DSM-III en 1980, décriront, à partir des travaux d'Edwards, un syndrome de dépendance, dont les critères cliniques seront communs à l'ensemble des dépendances aux substances psychoactives. Il n'en fallait pas plus pour que l'idée d'une unicité des addictions soit lancée. |
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